La Cité de Dieu

| Brésil |
de Fernando Mereilles



Adoubé à Hollywood, le cinéaste brésilien Fernando Mereilles mène une brillante carrière internationale, jalonnée d’œuvres ambitieuses destinées au grand public comme «Blindness» (2008) et «The Constant Gardener» (2005). Né en 1955 à São Paulo, Mereilles s’est fait connaître en coréalisant avec Nando Olival «Domésticas» (2001), un premier long-métrage de fiction qui évoque la destinée de quelques-unes des trois millions de bonnes exploitées par la classe supérieure brésilienne. L’année suivante, il fait cavalier seul en portant à l’écran le brûlot de Paulo Lins, un ancien enfant des favelas devenu écrivain… Construite à la hâte au milieu des années soixante aux confins de la banlieue de Rio de Janeiro, la «Cidade de Deus» porte bien mal son nom. Au fil des ans, cette favela labyrinthique s’est transformée en un véritable coupe-gorge, une zone de non-droit absolu, un terrain de jeu impitoyable pour des gamins qui n’existent que pour et par la violence. Entrelacs formidable de personnages à la vie parfois très brève, le film de Mereilles décrit cet enfer à travers le regard d’un gosse nommé Fusée qui, par manque de courage, va survivre. Après avoir changé de statut en troquant son revolver contre un appareil photo, l’enfant deviendra le témoin privilégié d’une faillite sociale sans égale.
CIDADE DE DEUS, Brésil / France, 2002, couleur, 2h10, programme n°162