A voir dimanche 11 décembre 2016 à 0h20 sur France 3 |
Disparu en 1960 à l’âge de 53 ans, l’assistant de Renoir et cinéaste français Jacques Becker nous a légué une filmographie aussi passionnante qu’inégale, alternant des films grand public et de purs chefs-d’œuvre, comme «Casque d’or» (1952) ou «Les Amants de Montparnasse» (1958). Ses réalisations lui accordent une place à part dans l’histoire du cinéma français. Plus vraiment classique, pas encore moderne, Becker annonce la Nouvelle Vague par son éclectisme dans le choix de ses sujets, son attention au réel, son goût pour les tournages en extérieur et sa désinvolture à l’égard des «principes».
Dans un village charentais vit la famille Goupi, dirigée d’une main de fer par «Mes Sous», aubergiste, et «Tisane», son épouse. Issus d’un milieu plus que modeste, ils ont pourtant vu l’un de leur fils, «Monsieur», monter à Paris il y a vingt-cinq ans de cela. Persuadés qu’il s’est enrichi en dirigeant un magasin, ils le rappellent au bercail pour épouser «Muguet», une ravissante cousine. Mais «Mains Rouges» et «Tonkin» ne sont pas franchement émus d’apprendre le retour du citadin de service et lorsque «Mains Rouges» s’en va récupérer «Monsieur» à la gare, le cadavre de «Tisane» est retrouvé dans les bois…
Réalisé sous l’Occupation, «Goupi Mains Rouges» est l’un de rares films de cette époque à traiter du milieu paysan. Grâce à un panel de dix personnages très variés, Jacques Becker réussit une étude des valeurs intrinsèques au mode de vie rural (travail, famille, loyauté et une certaine forme de rudesse), doublée d’une intrigue à rebondissements diablement bien ficelée.
de Jacques Becker
France, 1943, 1h30