Féminin pluriel·le·s

Programme n°231 |

En partenariat avec l’Office cantonal de la politique familiale et de l’égalité, Passion Cinéma présente neuf films inédits signés par des réalisatrices ou qui mettent en scène des personnages féminins forts. L’occasion de confronter une multitude de points de vue sur la condition des femmes et de rappeler toute l’actualité de la lutte pour l’égalité!

Féminin pluriel·le·s

En partenariat avec l’Office cantonal de la politique familiale et de l’égalité, Passion Cinéma propose un cycle centré sur les femmes, en présentant des œuvres réalisées par des réalisatrices, mais aussi par des réalisateurs, histoire de voir si le point de vue masculin évolue à ce propos. Sur le front politique, en Suisse, l’Office Fédéral de la Culture a décidé que les demandes des autrices seront dorénavant privilégiées à qualité égale dans l’aide à l’écriture de scénario et au développement de projet. Idem pour les réalisatrices dans le cadre de l’aide à la réalisation et à la postproduction. Et cette mesure perdurera le temps qu’il faudra pour atteindre la parité.

Rides inégalitaires

Statistiques officielles à l’appui, l’amélioration est déjà notable. Pour les années 2017 et 2018, près de 40% des films suisses, fictions et documentaires confondus, ont été produits par des femmes. Las, la proportion s’abaisse à 29-30% en ce qui concerne la réalisation. Autre pourcentage très intéressant: dans 52% des films de fiction helvétiques, les rôles principaux sont tenus par des femmes. Il faut cependant tempérer ce résultat en constatant que les rôles masculins sont en gros répartis entre 20 et 65 ans, alors que la part des rôles féminins chute de façon vertigineuse dès 40 ans! C’est donc beaucoup mieux que les Etats-Unis avec leur misérable 4% de réalisatrices!

Des états à la traîne

Mais aussi mieux que la France avec 24% de films mis en scène par des femmes… Réflexion faite, le résultat encourageant de la Suisse en la matière tient surtout à ce que notre cinématographie produit essentiellement des films d’auteur·e. Les statistiques françaises sont très parlantes à ce sujet: sur les 30 titres tricolores qui apparaissent au Top 80 des films les plus rentables, seuls deux d’entre eux sont signés par des femmes. De là à penser que certains rechignent à confier des films à gros budget à la «gent» féminine, il n’y a qu’un pas que l’on franchira sans hésiter… La lutte continue!

Vincent Adatte