Erin Brockovich, seule contre tous

A voir mercredi 14 juin 2017 à 13h35 sur Arte |

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En l’an 2000, Julia Roberts est la star hollywoodienne la mieux payée. De façon inattendue, Steven Soderbergh, que l’on peut alors considérer comme un véritable auteur, décide d’apprendre le métier d’actrice à Julia!

Pour la toute première fois, elle se révèle en effet parfaitement crédible dans son rôle, celui d’une mère célibataire qui, malgré ses trois mouflets, escalade depuis tout en bas et avec beaucoup d’opiniâtreté les échelons du «barreau» pour faire rendre gorge (et quelques dollars) à des industriels indélicats. Pourtant experts dans le traitement des eaux usées, ces derniers ont empoisonné au chrome la nappe phréatique, provoquant des cancers à gogo dans la petite ville voisine. L’histoire est véridique, on peut d’ailleurs entr’apercevoir la véritable Erin dans le film…

De son côté, Soderbergh n’est pas en reste: par la bande, il nous fait grâce des scènes de prétoire, évitant ainsi les écueils des films judiciaires qui s’échinent à ressasser le mythique «Autopsie d’un meurtre» (1959) d’Otto Preminger. Dépourvue de toute formation juridique, Erin Brokovich essaye de gagner la partie sur le terrain auprès des défavorisés. De bonne grâce, Soderbergh l’accompagne et filme avec une belle acuité le no man’s land de cet univers de banlieue de seconde zone, là où le cinéma américain ne s’aventure plus depuis belle lurette – à l’exception de quelques auteurs. Le côté un peu vulgaire de Julia Roberts devient dès lors un bel atout!

Erin Brockovich
de Steven Soderbergh
Etats-Unis, 2000, 2h11