Dumbo

A voir vendredi 3 janvier 2014 à 16h45 sur RTS Deux |

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Dumbo naît avec de gigantesques oreilles, ce qui lui vaut d’être la risée de ses compagnons de cirque. En voulant le défendre, sa maman se fait emprisonner par Monsieur Loyal et Dumbo se retrouve bien seul au monde. Heureusement pour lui, Timothée la souris conçoit un numéro spécialement adapté à l’apparence singulière de l’éléphanteau et lui permet de monter dans l’estime de toute la troupe.

Avec ce cinquième long-métrage d’animation, Walt Disney met les contes de fée en veilleuse pour adapter le livre éponyme de la romancière Helen Aberson. Il exploite alors la dimension anthropomorphique de ses personnages, les dote de parole, mais fait de Dumbo un personnage totalement muet. Censé représenter un bébé, l’éléphanteau communique par la seule voie de sa gestuelle et reste, par conséquent, impuissant face aux obstacles qu’il rencontre. En ce sens, Dumbo est l’un des personnages les plus atypiques de la tradition Disney. En revanche, le film reproduit, une fois de plus, cette bulle imperméable à tout tracas qui transporte les spectateurs d’allégresse dès l’apparition du logo Disney, en préambule des films.

«Dumbo» est produit en pleine Seconde Guerre mondiale. L’Europe est alors peu disposée à s’occuper de l’importation des films américains. Par conséquent, Walt Disney et son équipe réduisent considérablement leur budget afin de mener à bien leur nouveau projet. Ainsi, l’animation de «Dumbo» est simplifiée par rapport aux pièces de perfection que sont «Fantasia» ou «Blanche-Neige et les sept nains», ce qui explique pourquoi certains personnages très secondaires n’ont pas de visage. Aussi, la priorité est principalement mise sur l’inventivité et a donné naissance à de véritables prouesses, comme la scène où, alcoolisés à leur insu, Dumbo et Timothée assistent à une parade psychédélique d’éléphants roses.

Le succès rencontré par ce film a été tel qu’en dépit des circonstances qui désagrègent l’Europe, «Dumbo» remporte le prix du meilleur dessin animé au Festival de Cannes, en 1947. Il reste un exemple de délicatesse et de simplicité, en témoigne sa durée très courte et redoutablement efficace.

de Ben Sharpsteen
Etats-Unis, 1941, 1h04