A voir samedi 3 décembre 2016 à 16h30 sur RTS Un |
Après «James Bond contre Dr No» en 1962, «Bons baisers de Russie» est le second film de la série des James Bond, dans lequel le héros britannique N°1 est campé par le ténébreux Sean Connery. A une époque où les relations entre l’Est et l’Ouest sont pour le moins glaciales, le saga, qui fleure l’éthique du capitalisme à plein nez, ne se prive pas de remuer le couteau dans la plaie: Rosa Klebb, ex-cheffe des services secrets soviétiques, est chargée par le méchant international N° 1 (Le SPECTRE) de ranimer la Guerre froide. Ni plus ni moins!
Pour ce faire, la redoutable Rosa engage Tatiana Romanova, une Russe plantureuse (interprétée par l’Italienne Daniela Bianchi, détentrice du titre de Miss Rome et dauphine de Miss Univers) qui est censée dérober le «lektor», une machine de déchiffrement soviétique, et attirer James Bond dans un guet-apens. Un piège sexy aussi finement agencé que le scénario du film lui-même, mais c’était sans compter sur le fait que Tatiana tomberait follement amoureuse de 007! Eh ouais!
Le personnage le plus fascinant du film est sans conteste l’affreuse Rosa Klebb, la première et probablement unique femme de la saga qui ne tombe pas dans les bras de James Bond… Et pour cause: la dame est d’autant plus vilaine qu’elle possède une attitude martiale – qui ne sied évidemment pas à la gente féminine et ressemble à s’y méprendre à une caricature de SS – mais pis encore, son attitude envers Tatiana trahit le désir…
Ce démon lesbien soviético-nazi (donc hyper méchant) est habilement interprété (autant que faire se peut) par Lotte Lenya, merveilleuse chanteuse et actrice pour Brecht dans «L’Opéra de Quat’sous» et épouse de Kurt Weil. Une fois le décor planté, il est temps de savourer ce film qui, malgré un ramassis de clichés et de stéréotypes sexistes en veux-tu en voilà, reste quand même l’un des épisodes parmi les plus élégants de la première période.
From Russia with Love
de Terence Young
Grande-Bretagne, 1963, 1h58