de Gertrud Pinhus |
avec Cornelia Kempers, Rüdiger Vogler, Roger Jendly, Peter Wissbrod, Dimitri, Anne-Marie Blanc, etc.
Le 18 juin 1782, à Glaris, monte à l’échafaud la dernière femme qui ait été condamnée en Europe pour sorcellerie: Anna Gôldin, ultime victime de la superstition? Rien n’est plus faux… De fait, c’est tout le contraire, puisque Gôldin incarne l’une des toutes premières femmes qui ait été sacrifiée — au sens mortel du mot — sur l’autel de la raison utilitaire! Adapté du roman historique d’Eveline Hasler, le premier long métrage de fiction de la cinéaste suisse Gertrud Pinkus concrétise ce postulat passionnant et très européen: la révolution industrielle, à cette époque, essaime dans le canton de Glaris une multitude de fabriques de textiles; ce faisant, elle s’efforce de modeler une société qui soit à même de réaliser ses fins toutes rationnelles. Totalitaire, celte révolution rejette, voire persécute les individus qui ne correspondent pas au modèle qu’elle a engendré. Reconstituant cette époque-clef, Pinkus montre, à travers l’histoire d’Anna Gôldin, comment les femmes furent les victimes désignées d’une intolérance à but lucratif, laquelle nous gouverne encore!
ANNA GOELDIN – LETZTE HEXE, Suisse / Allemagne / France, 1991, 1h50, couleur; programme n°11
