Mulholland Drive

Prix de la Mise en scène, Cannes 2001 |
de David Lynch |
avec Justin Theroux, Naomi Watts, Laura Elena Harring, etc. |
musique d’Angelo Badalamenti


«Mulholland Drive» raconte, en apparence, un rêve commun à de très nombreuses jeunes femmes: devenir une star à Hollywood. Las, pour la plupart, l’échec est au tournant… Blonde ou pas! Avec une audace peu commune, le dernier film en date de David Lynch déconstruit des pans entiers du cinéma hollywoodien. Structuré en boucle, il donne sans relâche au spectateur fasciné une impression de déjà vu ou, mieux encore, de «déjà vécu» singulier. Et le piège de se refermer… En collaboration avec Angelo Badalamenti, son compositeur attitré depuis son quatrième long-métrage («Blue Velvet», 1986), Lynch conçoit un univers sonore global frappé du sceau de l’ambiguïté, à l’image de tout le film. Il est vrai que Badalamenti (qui y joue aussi le rôle du testeur de ristretto) n’a pas son pareil pour écrire un slow languissant mais susceptible de sonner soudain comme un cantique. Avec une maîtrise confondante, Lynch joue du Dolby SR.D (qui permet de réduire le bruit de fond) pour créer des contrastes d’intensité sonore vertigineux, parachevant son entreprise de déréalisation accusatrice.
USA, 2001, couleur, 2h38, programme n°121