Le Chemin du Paradis

A voir lundi 30 mai 2016 à 13h35 sur Arte |

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Trois amis inséparables apprennent qu’ils sont ruinés. Contraints de travailler, ils sont bien empruntés car ils ne savent rien faire, mais se décident à ouvrir une station-service sur une route qui en manquait. Servie tour à tour par les trois garçons, une jolie cliente leur fait tourner la tête… Ecrit et composé spécialement pour le cinéma, «Le Chemin du Paradis» («Die Drei von der Tankstelle», 1930) est sans doute l’une des comédies musicales européennes les plus célèbres du début du parlant.

Alors que la crise bat son plein, le film produit par la toute-puissante UFA frappe par son irréalité, sa légèreté, parfaitement ignorante des pesanteurs sociales de l’époque, ce qui explique son immense succès qui dépassa largement les frontières allemandes. Balbutiements du doublage obligent, «Le Chemin du Paradis» fut tourné simultanément en allemand et en français, avec deux distributions distinctes (à l’exception de Lilian Harvey, présente dans les deux versions), ce qui ne fut pas étranger à son triomphe.

La gaieté insouciante des trois compères de la station-service ne fut guère du goût des Nazis qui firent interdire le film à partir de 1937, tandis que son réalisateur Wilhelm Thiele (1890-1975) fut contraint de quitter l’Allemagne à cause de ses origines juives. Les Comedian Harmonists qui y chantent à tue-tête eurent aussi à subir l’opprobe du Reich…

Voilà pourquoi, l’on peut avoir la gorge un brin serrée lorsque Lilian Harvey et Willy Fritsch chantent en duo l’adorable «Liebling, Mein Herz lasst dich grüssen», tandis que la pluie bat sur les vitres de la station-service… Une mélodie dont les effets enchantés allaient bientôt se dissiper…

Die Drei von der Tankstelle
de Wilhelm Thiele & Max de Vaucorbeil
Allemagne, 1930, 1h38