A voir mardi 5 avril 2016 à 13h35 sur Arte |
D’origine ukrainienne, Anatole Litvak (1902-1974) fuit l’URSS après avoir réalisé son premier film, «Tatiana» (1925). Il travaille alors en Allemagne puis en France où il tourne deux de ses plus grands succès, «Cœur de lilas» (1932) et «Mayerling» (1936) qui constitue son ticket d’entrée à Hollywood.
Artisan rigoureux et fiable, Litvak s’adapte parfaitement aux exigences des Majors. Il tâte de divers genres, surtout le film noir qui lui réussit particulièrement, dont «The Long Night» (1947), un remake du «Jour se lève» de Marcel Carné. Optant pour la nationalité américaine dès 1936, le cinéaste s’engage dans l’armée pour combattre l’hydre nazie, tournant avec Frank Capra plusieurs épisodes de la série de propagande documentaire «Pourquoi nous combattons».
A plusieurs reprises dans sa carrière, Litvak aborde la problématique totalitaire, notamment dans «Confessions d’un espion nazi» (1939), «Un Acte d’amour» (1953) et «La Nuit des généraux» (1967), adapté du roman de Hans Hellmut Kirst et interprété par une kyrielle d’acteurs prestigieux… Nous sommes en 1942, à Varsovie, le major Grau (Omar Sharif) enquête sur l’assassinat d’une prostituée. Un témoin affirme avoir aperçu le meurtrier, vêtu d’un uniforme de haut gradé de la Wehrmacht…
En prenant pour héros un officier obsédé par l’idée de rendre la justice alors que le régime qu’il sert est en train d’accomplir l’un des plus grands crimes de l’histoire, Litvak confère à son trente-cinquième long-métrage une ambiguïté aussi passionnante que dérangeante, d’autant que, dans le rôle du général Tanz, Peter O’Toole se révèle littéralement glaçant…
The Night of the Generals
de Anatole Litvak
France / Grande-Bretagne, 1967, 2h28
