A voir samedi 9 mai à 8h55 sur RTS Un |
Formé par Ernst Lubitsch, le cinéaste d’origine viennoise Otto Preminger développa un sens très poussé de l’exigence que les Majors hollywoodiennes prirent pour de l’arrogance, d’autant que son regard possédait une acuité critique fort peu américaine! Malgré des rapports très conflictuels avec ses producteurs, Preminger explora maints genres de façon très convaincante: film policier («Mark Dickson, détective», 1950), drame psychologique («Le mystérieux Docteur Korvo», 1950), western («La Rivière sans retour», 1954), comédie musicale («Carmen Jones», 1954), etc.
Mais c’est sans doute avec le film noir que Preminger trouva le genre qui lui correspondait le mieux. Réalisé en 1952, «Un si doux visage» renoue avec la noirceur fatale du mythique «Laura» (1944): une femme ingénue entraîne son entourage dans la tragédie…
Honnête chauffeur d’ambulance, Frank (Robert Mitchum) s’éprend de Diana (Jean Simmons), une jeune femme au visage d’ange. Las, il se rend compte que celle qu’il aime est en réalité une dangereuse déséquilibrée! Abordant le motif de la femme fatale, Preminger fait preuve d’un lyrisme envoûtant en sondant le gouffre qui sépare ses personnages. Opérant ensuite par de brusques ruptures, il déchaîne leur passion obsessionnelle et dévorante! Une véritable tragédie, sombre et romantique!
Angel Face
de Otto Preminger
Etats-Unis, 1952, 1h31