A voir samedi 20 septembre 2014 à 08h15 sur RTS Un |
Aviateur pendant la Première Guerre mondiale, romancier dada et journaliste sportif, scénariste et réalisateur des années 1930 à 1960, Henri Decoin s’est particulièrement illustré dans le polar, adaptant des romans de Simenon de façon plutôt savoureuse, comme «Les Inconnus dans la maison» ou «La Vérité sur Bébé Donge». Ses films historiques ou d’espionnage sont certes moins réussis, mais, marié à Danielle Darrieux, il a su développer à la veille de la Deuxième Guerre mondiale une œuvre plus personnelle qui doit beaucoup à l’actrice. Par ailleurs réalisateur à Berlin de versions françaises de films de la UFA, on lui tient rigueur de certaines idéologies. Il n’en reste pas moins un cinéaste passionnant, dont les comédies dramatiques sont à la fois légères et à peine graves, à l’image des «Amoureux sont seuls au monde», avec Louis Jouvet en tête d’affiche!
Gérard est un compositeur célèbre qui aime sa femme Sylvia comme au premier jour. Hélas, Monelle, une jeune pianiste dont il favorise la carrière, tombe sous son charme et Sylvia, par amour, préfère laisser sa place… Porté par une musique de concerto entraînante, emmené par les bons mots d’Henri Jeanson et l’interprétation, le film est classique mais profondément touchant. Oscillant entre la romance et la critique sociale, «Les Amoureux sont seuls au monde» raconte au final une histoire assez sombre mais d’autant plus réaliste, celle d’un bonheur condamné par vindicte populaire, qui transforme une gentille demoiselle en méchante garce inconsciente!
de Henri Decoin
France, 1947, 1h45