Têtes de pioche

A voir mercredi 11 juin 2014 à 13h35 sur Arte |

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Le cinéma burlesque est sans âge. Ainsi, malgré les années, les fameux gags à combustion lente de Stan Laurel & Oliver Hardy demeurent toujours aussi stupéfiants! L’œuvre du duo comique le plus célèbre de l’histoire du cinéma cultive un art populaire et sauvage, flirtant souvent avec la métaphysique et le surréalisme, qui a été en mesure de réunir dans un éclat de rire unanime les cinéphiles et le grand public, ce qui ne s’est plus produit depuis. Le génie du tandem réside principalement dans un éloge impavide de la bêtise. Leur idiotie profonde engendre un sentiment étrange, entre supériorité évidente et commisération inquiète (et si nous leur ressemblions?).

Actifs jusqu’en 1951, Laurel & Hardy sont les seules stars du cinéma burlesque à avoir réussi à passer le cap du parlant (Keaton s’est ridiculisé, Chaplin a dû tuer Charlot pour croire encore au cinéma, Lloyd a thésaurisé de façon très habile sur ses succès du Muet, Langdon a travaillé comme acteur de complément jusqu’à sa mort). A l’international, leur succès fut encore plus terrassant! Se doublant eux-mêmes, dans des langues dont ils ne comprenaient souvent pas un traître mot, Laurel & Hardy ont instillé un comique d’accent inédit…

Dès 1931, le duo se lance avec plus ou moins de succès dans le format long. Dans «Têtes de pioche», ignorant que la Première Guerre mondiale s’est terminée vingt ans auparavant, Stan Laurel fait le guet près d’une tranchée. Finalement rapatrié chez lui, il est invité à dîner par Oliver Hardy, un ancien camarade de combat. Multipliant les gaffes comme à son habitude, Laurel parvient involontairement à sortir Hardy des griffes de sa méchante épouse… Du burlesque à l’état pur!

Block-Heads
de John G. Blystone
Etats-Unis, 1938, 57min