A voir dimanche 20 avril 2014 à 0h20 sur France 3 |
Né en 1915, mort en sautant par la fenêtre en 2010 pour échapper à son cancer, Mario Monicelli est avec Dino Risi, Ettore Scola et Luigi Comencini l’un des inventeurs de la fameuse «comédie à l’italienne» qui a pris le relais du néoréalisme (épuisé) au début des années soixante pour continuer à refléter les réalités italiennes (en les raillant). Réalisé deux ans après, «Le Pigeon» (1958), son plus grand succès, «Larmes de joie» symbolise cette transition cinématographique en mettant dans la bouche d’Anna Magnani la phrase suivante: «Managgia al cinematografo!» («Maudit cinéma!»)
Le soir du réveillon, Tortorella (Anna Magnani), diva en devenir, n’a aucunement l’intention de passer la soirée avec Infortunio (Totò), un acteur démodé avec lequel elle fait de la figuration dans les studios de Cinecittà. Quant à lui, il a fait la promesse à un ami pickpocket de l’aider à réaliser ses derniers larcins de l’année. Mais au cœur de la nuit, leur rencontre est inévitable et les conduit de mésaventure en mésaventure…
Mégalomanes et paumés jusqu’à la moelle, les personnages de Monicelli n’en sont pas moins de grands optimistes. Conçus avec tendresse, ils sont incapables de se confronter à la réalité du monde et, heureusement, à souffrir de leur situation pitoyable. Dans leur peau, Anna Magnani et Totò agissent et se comportent avec une drôlerie renversante et rappellent, non sans une bonne dose d’autodérision, leur statut d’acteur déclinant. Aux côtés de Fellini, Visconti et Antonioni, Mario Monicelli a également participé à faire des années 1960 un nouvel âge d’or du cinéma italien et, à travers cette chronique humaine douce-amère, réalisa le parfait représentant de ladite «comédie à l’italienne».
Risate di gioia
de Mario Monicelli
Italie, 1960, 1h46