A voir samedi 20 mai 2017 à 9h sur RTS Un |
Artisan typique du cinéma français académique de l’après-guerre, Gilles Grangier (1911-1996) a fait ses débuts de réalisateur sous l’Occupation, en 1942, l’année où Georges Simenon a publié «Le Fils Cardinaud». Dirigeant Jean Gabin dans une douzaine de films, l’auteur du «Cave se rebiffe» (1961) a pu également compter sur les talents de dialoguiste de Michel Audiard dans nombre de ses films.
Illustration de ces collaborations fructueuses, «Le Désordre et la nuit» est un film noir typique des années 1950, dans lequel Jean Gabin enfile une nouvelle fois le costume d’un agent de police. Enquêtant sur le meurtre d’un patron de boîte de nuit peu recommandable, l’inspecteur Vallois tombe amoureux de Lucky (Nadja Tiller), la petite amie toxicomane de la victime. Mais sous ses airs de jeune femme séduisante, Lucky cache bien des secrets et lorsqu’elle disparaît de la circulation, Vallois suit la piste d’une mystérieuse infirmière dealeuse de drogue…
«Le Désordre et la nuit» est bien plus intéressant d’un point de vue formel que narratif, ce qui rend l’enquête parfaitement mineure par rapport à la formidable atmosphère que Grangier insuffle à son film. Au son du jazz, le cinéaste dévoile le visage troublant des oiseaux de nuit parisiens et laisse son acteur fétiche faire exploser toute sa superbe.
de Gilles Grangier
France, 1958, 1h33