La Comtesse aux pieds nus

A voir samedi 9 juillet à 8h15 sur RTS Un |

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Il est rare qu’un réalisateur de l’âge d’or américain réalise aussi peu de films que Joseph L. Mankiewicz. De «L’Aventure de Madame Muir» (1947) à «Cleopâtre» (1963) en passant par «Eve» (1950), le cinéaste a toujours privilégié la qualité à la quantité, préférant aux dépenses énergétiques de l’action l’économie des dialogues subtils et bien écrits. Scénariste de premier métier, il s’amuse à contenir les éléments principaux de ses intrigues au coeur du langage qu’il prête à ses personnages.

Naviguant totalement à contre-courant de ses homologues réalisateurs, Mankiewicz a paradoxalement réussi là où la méthode hollywoodienne ne mène d’habitude jamais: en développant les caractères à l’extrême, il parvient aux actes. Dans «La Comtesse aux pieds nus», il exécute, selon Bertrand Tavernier, un «éblouissant film sphinx aux mille facettes, combat désespéré d’une héroïne à l’inutile splendeur contre un monde sordide».

Lors de l’enterrement de Maria Vargas, le réalisateur Harry Dawes se remémore le souvenir de cette incroyable vedette. Découverte dans un cabaret madrilain, Maria est aussitôt engagée pour jouer dans un film et devient une star emblématique. Mais comme c’est souvent le cas, derrière la façade du succès se cache une profonde solitude que la jeune femme trompe aux côtés de Vincenzo Torlano-Favrini, un conte richissime dissimulant de bien sombres secrets…

The Barefoot Contessa
de Joseph L. Mankiewicz
Etats-Unis, 1954, 2h08