A voir dimanche 19 janvier 2014 à 0h26 sur France 3 |
Cinéaste élégant à défaut d’être très novateur, Marc Allégret (1900-1973) a tourné dans les années trente quelques films très honorables. Songeons à «Fanny» (1932), second volet de la fameuse trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, au «Lac aux dames» (1934) ou encore à «Entrée des artistes» (1938). Né à Bâle, fils d’un pasteur qui fut le précepteur d’André Gide, Marc Allégret a commencé sa carrière de réalisateur en 1927 en filmant l’auteur de «La Symphonie pastorale» et des «Faux-monnayeurs» dans son périple anticolonialiste au Congo.
Passé à la fiction et au divertissement, le frère aîné d’Yves Allégret (1905-1987), qui fut aussi cinéaste (mais autrement pessimiste), était considéré comme un excellent directeur d’acteurs. Grâce à cette réputation, il eut la possibilité de faire tourner le gotha des comédiens français de l’époque, dont Michel Simon, Michèle Morgan, Jean Gabin, Pierre Fresnay ou encore Raimu, qui tient le rôle de Célestin, l’organiste du couvent où Denise, alias Nitouche, est pensionnaire. Dans l’idée de marier leur fille à un lieutenant de bonne famille, les parents de Nitouche la sortent de son couvent. Mais la jeune femme n’a qu’une idée en tête: faire carrière dans le music-hall.
Adapté d’une opérette de la fin du 19e siècle, «Mam’zelle Nitouche» est une histoire de famille puisque le frère de Marc, Yves, en fit un remake couleur en 1954, avec cette fois-ci Louis de Funès et Fernandel comme interprètes. Réalisée aux débuts du parlant en France, cette version a pris quelques rides, mais témoigne de l’instinct du cinéaste pour dénicher les futurs talents du cinéma français.
de Marc Allégret
France, 1931, 1h46