The Hi-Lo Country

A voir lundi 13 juillet 2015 à 16h sur Rouge TV |

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Au Royaume-Uni, les chroniques sociales amères abondent, en témoigne le cinéma de Ken Loach, Mike Leigh et de leur compère Stephen Frears. Toutefois, contrairement aux deux premiers, Frears a rapidement gagné son ticket d’entrée aux studios américains grâce au succès planétaire de son adaptation des «Liaisons dangereuses» (1998). Avec cette renommée naissante, le cinéaste britannique s’est vu offrir une liberté précieuse, lui permettant d’opérer au sein de genres et de types de production très différents. Des amours impossibles de «My Beautiful Laundrette» (1985) au biopic méticuleux de «The Queen» (2006) en passant par la quête d’un bonheur perdu dans le prochain «Philomena» (2013), Frears a revêtu la robe du caméléon, mais n’a jamais perdu de vue ses personnages auxquels il porte une attention scrupuleuse et passionnée. Entre temps, le cinéaste a dépoussiéré le western en développant une histoire d’amour, davantage centrée sur ses personnages que leurs actions, tout en exploitant l’univers esthétique de l’Ouest et la question centrale du duel. Les automobiles ont remplacé les chariots et les conquérants du passé sont devenu, à leur tour, indésirables. Primé par l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin, «The Hi-Lo Country» se retourne sur son passé cinématographique en versant une larme nostalgique.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Pete et Big Boy retrouvent les pâturages tranquilles de Hi-Lo au Nouveau-Mexique. Durant leur absence, le train-train quotidien sécurisant qu’ils ont connu jusqu’alors est devenu de l’histoire ancienne. Les grandes entreprises d’exploitation ont fait table rase de l’indépendance des fermiers locaux, mais Big Boy et Pete refusent obstinément de travailler pour le riche exploitant Jim Ed Love. En convoitant tous deux Mona, l’épouse de ce dernier, les deux amis s’enlisent dans une terrible impasse. Comme le dit le dicton, «le cœur a ses raisons que la raison ignore».

de Stephen Frears
Etats-Unis / Grande-Bretagne / Allemagne, 1998, 1h54