Duel au soleil

A voir lundi 23 décembre 2013 à 13h35 sur Arte |

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King Vidor n’était pas du genre à se laisser facilement dicter sa loi par les studios. Ainsi, mû par une volonté de dépeindre une vision épique du monde, où la nature et les individus s’entremêlent comme dans une danse, le cinéaste a fait siens tous les matériaux qu’il a portés à l’image. Son goût pour les mises en scènes démesurées et les échanges amoureux destructeurs ont engendré de véritables prouesses lyriques, que ce soit à l’époque du muet, «The Big Parade» (1926), ou du parlant, « Northwest Passage» (1940), «The Fountainhead» (1949).

En revanche, si «Duel au soleil» fut un immense succès commercial, la paternité du film ne saurait être entièrement attribuée à King Vidor. En effet, pas moins de huit réalisateurs se sont succédés derrière la caméra, selon les exigences mégalomanes et quasi tyranniques du producteur, David O. Selznick. Ainsi, il est difficile de savoir précisément qui de William Dieterle, Josef von Sternberg, Otto Brewer, William Cameron Menzies ou encore Selznick lui-même, est à l’origine de telle ou telle scène. Aussi, ce western est un patchwork cinématographique à l’apparence hétérogène et singulière, oscillant entre un lyrisme exacerbé (scènes collectives) et une intimité tout mélodramatique (scènes d’amour). Œuvre à huit têtes s’il en est, mais dont le titre évoque néanmoins une magnifique dernière scène dirigée par King Vidor.

«Duel au soleil» raconte l’histoire de Pearl qui, devenue soudainement orpheline, va vivre dans la ferme des McCanles. Elle y rencontre Lewt et Jesse, les deux fils d’un riche propriétaire de ranch. Elle tombe amoureuse du premier qui, profondément individualiste, réfrène ses ardeurs amoureuses. Déçue, elle épouse un autre homme, aussitôt assassiné par Lewt qui s’enfuira dans les montagnes. Pearl le poursuit et les deux amants se livrent enfin à un duel dont ils ne réchapperont pas.

Duel in the Sun
de King Vidor
Etats-Unis, 1946, 2h18