Liaison fatale

A voir dimanche 14 mai 2017 à 23h20 sur RTL9 |

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Prenant un verre dans un bar, Dan Gallagher, avocat de renom, croise le regard et partage le lit d’Alex Forrest, une éditrice blonde méchamment séduisante. Les retombées de cette liaison adultère vont rapidement pulvériser le train-train familial et l’intégrité de Dan. Personne n’échappe à Alex… ou à l’enfer personnifié.

Que s’est-il passé dans la vie d’Adrian Lyne pour envisager l’amour sous l’angle d’un jeu de pouvoir malsain: «9 semaines 1/2» (1986), «Liaison fatale» (1987), «Lolita» (1997), et consacrer autant d’énergie au thème du cauchemar: «L’échelle de Jacob» (1990)? A regarder de plus près sa filmographie, il est évident que le cinéaste n’est pas homme à conter bluette. Il n’empêche qu’il explore avec talent les recoins les plus sombres de l’humanité. Son originalité réside dans sa façon de ne pas envisager son cinéma comme une somme de codes appartenant à des genres minutieusement définis. En effet, en composant ses films de touches très contrastées, en empruntant à la romance, au fantastique, au thriller psychologique comme au film d’horreur, il enrichit sensiblement les histoires brutales qu’il met en scène.

Si «Liaison fatale» en a subjugué plus d’un, il a également horripilé les mouvements féministes. Un homme trompe délibérément une femme modèle, affairée à l’éducation et au soin des plantes vertes, avec une redoutable prédatrice. Pourtant, il reste une victime et, par-dessus le marché, fait figure de héros. A ce propos, Adrian Lyne avait prévu une fin juste où chacun expie ses fautes, mais les producteurs hollywoodiens ont souhaité un «happy end» plus politiquement correcte.

Nominée aux Oscars pour son interprétation, Glenn Close a joué là son rôle le plus mémorable. Grâce à l’attention que lui porte Lyne, Alex Forrest n’est pas seulement une femme fatale aux charmes ravageurs, mais une amoureuse entraînée dans l’abysse d’une passion démentielle et dévorante. «Liaison fatale» est un thriller romantico-horrifique, devenu assurément culte, qui refroidit encore et toujours les plus volages d’entre nous.

Fatal Attraction
de Adrian Lyne
Etats-Unis, 1987, 1h58