A voir lundi 10 juin 2013 à 01h35 sur Arte |
Peintre génial de la bonne comme de la «mauvaise» société française, Sautet a élaboré un concept de mise en scène en adéquation parfaite avec son sujet, neutre, quasi atonal, rendant à la perfection le conformisme de ses protagonistes en proie au désenchantement. Avec un peu d’attention, le spectateur perçoit pourtant au-delà de la surface lisse des choses et des êtres de l’univers «Sautet» comme une indignation qui couve mais ne prend jamais. C’est que, chez Sautet, la simplicité n’est jamais aussi «simple» qu’elle en a l’air! Cet «oiseau qui chante dans son arbre généalogique» (pour reprendre un mot de Cocteau) a notamment livré quatre grands films du début des années septante — «Les Choses de la vie» (1970), «César et Rosalie» (1972), «Vincent, François, Paul et les autres» (1974)… et «Max et les ferrailleurs» en 1971.
Avec ce film, Sautet livre une tragédie aussi fascinante que brutale au sein des milieux marginaux de Nanterre. Les sentiments et les motivations de ses personnages y restent si opaques et ludiques en apparence que le renversement de l’action et la paranoïa de Max atteignent une profondeur insoupçonnée… Max (Michel Piccoli) est un policier intransigeant. En contact avec une bande de ferrailleurs, il organise le braquage d’une banque avec Lily comme intermédiaire, une prostituée libre jouée par Romy Schneider. Las, le drame passionnel se noue!
de Claude Sautet
Italie / France, 1971, 1h52