Les Pleins pouvoirs

A voir jeudi 28 mai 2015 à 20h50 sur France 3 |

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Devenu le cow-boy solitaire par excellence en tant qu’acteur indispensable au western-spaghetti en Italie, Eastwood a dû faire preuve d’une grande lucidité pour rompre avec son passé au Far West. Revenu sous le soleil hollywoodien, Eastwood réalisateur s’est efforcé de casser son image d’«ange mutique de la mort» en fondant sa propre compagnie de production. Il pouvait dès lors mieux contrôler sa carrière en choisissant les films dont il voulait être l’acteur et les cinéastes qui le dirigaient. En 1971, il passe à la réalisation avec un thriller, «Un Frisson dans la nuit» («Play Misty For me»). A l’exemple des meilleurs cinéastes de l’âge classique hollywoodien, il s’attache alors la confiance et le respect des grands studios en alternant des films destinés au grand public et des œuvres plus difficiles d’accès.

En gestionnaire avisé, Eastwood réussit à compenser les pertes occasionnées par ses tentatives d’auteur en rendossant par exemple à plusieurs reprises le paletot du fameux inspecteur Harry, tout en s’en moquant comme dans «Sudden Impact» («Le Retour de l’inspecteur Harry», 1983). Réalisé en 1997, «Les Pleins Pouvoirs» est un film mineur de Eastwood, mais qui reflète cette oscillation de façon formidable et avec un humour en coin des plus appréciables. A situer exactement entre les films avec l’inspecteur Harry et le génial «Un Monde parfait», ce film décrit par la bande les résonances comploteuses liées à l’assassinat de Kennedy et la tragique ascendance des enfants des States, lesquels semblent chez Clint Eastwood condamnés à répéter les crimes de leurs pères, comme le montrera aussi «Mystic River», l’un de ses chefs-d’œuvre… L’histoire est la suivante: un voleur élégant (Clint Eastwood), sorte de Robin des bois moderne, assiste lors d’un cambriolage au meurtre d’une femme. Il va dès lors devoir affronter le Président des Etats-Unis en personne (Gene Hackman), ni plus ni moins!

Absolute Power
de Clint Eastwood
Etats-Unis, 1997, 2h01