A voir lundi 24 novembre 2014 à 0h50 sur France 2 |
Immense succès du cinéma français signé Jean Delannoy d’après André Gide, Grand prix (parmi d’autres) du meilleur film français au premier Festival de Cannes en 1946, «La Symphonie pastorale» bénéficie d’une photographie noir et blanc somptueuse, dans la veine des «reboutés» muets d’aujourd’hui, ainsi que de dialogues théâtraux et littéraires finement ciselés. Bien entendu, Michèle Morgan irradie l’écran en Gertrude tandis que Pierre Blanchar, injustement oublié, révèle son immense talent de comédien dans le rôle du pasteur…
En Suisse, à Rossinière, dans une chaumière isolée parmi les neiges, un bon pasteur recueille une fillette aveugle, abandonnée et presque sauvage. Tandis que sa femme s’oppose à cette «adoption» , il l’accueille et lui donne le prénom de Gertrude… qui devient de plus en plus belle. Et puis elle va recouvrer la vue, alors que le pasteur lié à par une relation d’intimité ambiguë vient de réprouver son mariage avec son propre fils. Tant et si bien que le drame se noue de passions et qu’à la fin l’inéluctable se produise.
Film d’une France libérée, «La Symphonie pastorale» a l’académisme des films décriés par la Nouvelle Vague à venir. De la minutie trop parfaite des éclairages au jeu trop exalté des acteurs, en passant par le scénario ripoliné d’une œuvre de qualité. Cette histoire d’un pasteur généreux qui recueille une aveugle par charité sollicite un brin d’empathie… En résulte un film un peu trop univoque, mais à considérer dans le contexte de l’après-guerre, et avec une actrice sublime!
de Jean Delannoy
France, 1946, 1h35