A voir samedi 7 décembre 2013 à 15h30 sur RTL9 |
Surfant sur le mythe et usant des clichés des rocheuses ocres sous un coucher de soleil, les studios Columbia ont commandé à Walter Hill une fresque épique de la grande histoire de la fondation des States, un film sur Geronimo, le renégat Apache. En résulte un western musclé et cavalier, au sens équestre du terme, fort divertissant!
L’histoire de Geronimo est connue et le film la respecte. Le fameux rebelle apache fut arrêté le 5 septembre 1886 dans le tristement célèbre Canyon of the Skeletons en Arizona (c’est au même endroit que furent massacrés des paysans mexicains en 1879 et en 1881). Devant la nécessité de capturer l’insaisissable Geronimo pour mettre un terme à toute forme de guérilla et asseoir l’hégémonie blanche dans tout le sud des Etats-Unis, les tuniques bleues et leurs généraux ont multiplié les ruses. Cependant, face à l’abnégation et au talent d’illusionniste de l’Indien, fin stratège, l’armée dut déployer pas moins de cinq mille hommes pour qu’il se rende! Et Geronimo de regretter sa reddition jusqu’à la fin de ses jours…
Habilement dirigée et très bien jouée, cette reconstitution historique nous ramène aux points de vue classiques de l’époque du western de John Ford, celui de «La Chevauchée fantastique», puis celui de la grandeur du cadre en Cinémascope des années 1950, avant que les «spaghettis» et autres «crépusculaires», à commencer par Anthony Mann et Budd Boetticher, ne brisent les six coups avec des flèches et choisissent de considérer autrement les indiens. Ce faisant, «Geronimo» bénéficie de combats rythmés et se voit tout même contraint de faire le portrait de la légende avec un certain souffle romanesque. En outre, le film est porté par des grands noms du cinéma hollywoodien comme Gene Hackman, Robert Duvall ou Matt Damon. Et n’oublions pas que le réalisateur Walter Hill est un vrai spécialiste du genre!
Geronimo: An American Legend
de Walter Hill
Etats-Unis, 1993, 1h55