Trois Couleurs: Blanc

A voir lundi 21 septembre 2015 à 1h15 sur France 2 |

Après la liberté dans «Bleu», l’égalité est le thème de «Blanc»… voire l’inégalité, comme l’a précisé Kieslowski: «les hommes ne sont pas et veulent pas être égaux». Le cinéaste s’emploie donc à illustrer cet état de fait plutôt que l’inverse. Le personnage principal de «Blanc» est cette fois un homme, un Polonais nommé Karol Karol (Zbigniew Zamachowski), coiffeur vedette exilé en France et marié à Dominique (Julie Delpy). Mais son mariage tourne court, en raison de son incapacité à contenter le très vorace appétit sexuel de sa femme. Le divorce est prononcé et Karol se retrouve dépossédé de tous ses biens. Dans une scène désespérée, on le voit alors dans le métro éparpiller ses diplômes, inutiles, comme autant de feuilles blanches. Rentrant ensuite en Pologne, il n’en oublie sa femme pour autant. Il est bien décidé à la reconquérir.

Passant ainsi de la pure blancheur de la robe de mariée à la grisaille éblouissante des paysages polonais, «Blanc» décrit d’abord avec cynisme les inégalités et les ambitions matérialistes liés à l’égo indéfectible de l’homme, avant de faire volte-face et de poser sur un pied d’égalité ses deux personnages, en les reliant par le sentiment amoureux. Au cours d’une miraculeuse scène finale, le cinéaste bat alors en brèche son propre pessimisme et nous rappelle la nécessité du contact humain dans un monde pourri par l’argent, où même les morts ont un prix.

Trzy kolory: Bialy
de Krzysztof Kieslowski
Pologne / France / Suisse, 1994, 1h31