A voir jeudi 12 mars 2015 à 20h50 sur NT1 |
Sous la houlette très avisée du producteur Jerry Bruckheimer, le cinéaste californien Michael Bay s’est taillé une réputation nullement usurpée de faiseur de «blockbusters» (productions à gros budget formatés pour le succès). A quarante ans, l’auteur de «Armageddon» (1998) a décidé de voler de ses propres ailes pour, a-t-il clamé urbi et orbi, tourner des films plus sérieux. Dans le sérail hollywoodien, oser proférer une telle «obscénité» suppose un certain courage!
S’agrippant à un (bon) scénario que lui aurait fait parvenir Steven Spielberg, notre quadra plein de courage s’est donc attelé à la tâche. Autant annoncer tout de suite la bonne nouvelle: «The Island» («L’île») est une réussite très retorse, certes un brin entaché par un «happy end» de pure convenance, mais à des années lumières des daubes pompières et patriotardes dont le réalisateur de «Pearl Harbour» (2001) s’était fait le chantre docile…
Dans un futur à peine futuriste, les survivants d’une catastrophe écologique vivent reclus dans une cité souterraine, en se pliant à une hygiène totalitaire digne du 1984 d’Orwell. Seule une loterie hebdomadaire vient égayer un quotidien effroyablement aseptisé. Tirés au sort, les heureux élus sont invités à rallier définitivement «l’île», ultime endroit sur Terre à avoir échappé à une pollution mortifère. Ce système perdure, jusqu’au jour où une femme (Scarlett Johansson) et un homme (Ewan McGregor) découvrent qu’il ne s’agit en fait que d’une fable destinée à cacher une réalité autrement perfide…
de Michael Bay
Etats-Unis, 2004, 2h12