A voir mardi 25 juin 2013 à 11h sur Ciné FX |
Comédie musicale adaptée de l’opéra rock éponyme du groupe mythique The Who publié en mai 1969, le film de Ken Russell est à la hauteur des attentes et du talent du guitariste et auteur compositeur Pete Townshend! Anti-militariste, anti-capitaliste, libertaire et libéré, kitsch et totalement psychédélique, résolument rock, un brin hippie et un peu new age…
Sous ses airs de série Z, «Tommy» n’en a pas moins été nominé aux Oscars pour la meilleure adaptation musicale et la meilleure actrice (Ann Margret) et présenté hors compétition mais avec grand fracas au Festival de Cannes 1975. C’est que ce film réussit le pari fou de transcender l’album original, déployant les mélodies de façon grandioses sous la forme d’un délire visuel d’une rare intensité (qui rappelle parfois les films des Monty Python). Se succèdent en effet des images subliminales, psychédéliques ou psychanalytiques (c’est selon), dont l’énergie communicative touche au plus profond. Ce faisant, «Tommy» raconte tout de même une histoire, celle d’un adolescent (interprété par Roger Daltrey, le chanteur des Who).
Assistant par mégarde au meurtre de son père, rescapé inespéré de la Deuxième Guerre mondiale, par son beau-père moniteur de camps de vacances (Oliver Reed), le petit Tommy reste traumatisé, aveugle, sourd et muet, après que sa mère l’ait convaincu de n’avoir rien vu, rien entendu, et surtout de ne rien dire. Tommy passe par toutes sortes de rites initiatiques plus barrés les uns que les autres, instigués par des hurluberlus déjantés et sous acide, avant de trouver sa vocation: le flipper!
Acclamé par les foules, il devient le nouveau messie… Avec son look eighties avant l’heure, «Tommy» est indéniablement le film d’une époque, dont la réputation culte n’est plus à faire. Il bénéficie en outre d’une palette de stars incontournables: Elton John, Eric Clapton (le prêcheur qui voue un culte sans bornes à Marilyn), Tina Turner et Jack Nicholson, qui remporte la même année l’Oscar du meilleur acteur pour «Vol au-dessus d’un nid de coucou» de Milos Forman. De quoi ressortir ses pattes d’eph sans hésiter!
de Ken Russell
Grande-Bretagne, 1975, 1h45