Je suis toujours là

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, au bord de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des sbires du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Eunice, la mère, s’efforce alors de protéger ses enfants et de retrouver la trace de son mari.

Notamment reconnu pour sa fresque sociale «Central do Brasil» ou «Carnets de voyage» sur le Che, Walter Salles livre un film essentiel sur la dictature brésilienne (1964-1985). Inspiré du récit autobiographique de Marcelo Rubens Paiva en hommage à son père, le réalisateur brésilien passe avec finesse du portrait familial seventies au thriller tendu, puis à la fresque générationnelle. Salles évite toutefois le pathos en laissant le pire hors-champ pour mieux capter l’intimité et la résilience d’Eunice de son point de vue. Incarnée par deux grandes actrices brésiliennes (Fernanda Torres puis Fernanda Montenegro), celle-ci se mue peu à peu en symbole intemporel de résistance face à l’oppression fasciste, en écho au titre «Je suis toujours là».

de Walter Salles
Brésil, 2024, 2h15

I'M STILL HERE

Zürich

Houdini Kino/Bar, 20:40