Une vie indépendante

de Vitali Kanevski |
avec Pavel Nazarov, Dinara Droukarova, Elena Popova, etc.

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      Cannes 1992: avertis, les festivaliers découvrent la suite de l’auto-exorcisme bouleversant mené par Kanevski, qui reprend avec «Une vie indépendante» là où s’achevait «Bouge pas, meurs, ressuscite». De nouveau, le cinéaste révèle sa présence, mais indique cette fois qu’il semble être maître de son récit — l’adolescence de Valerka. Le premier plan du film montre l’image d’un cheval marchant dans la neige, filmée dans un noir et blanc poisseux identique à celui de «Bouge pas, meurs, ressuscite»… Soudain la voix du cinéaste retentit, qui crie «mais ce n’est pas ça!». Le film repart alors en arrière, puis, redémarrant, va prendre peu à peu des couleurs distribuées de la manière la plus subjective. Ce faisant, Kanevski indique qu’il entretient désormais une certaine distance avec le récit qui va suivre; partant son deuxième film, au titre révélateur, peut exister.
      C’est donc que l’auteur du premier film russe traitant ouvertement du goulag a pris du recul; la passion créative du cinéaste l’emportant peu à peu sur la rage indicible de la victime.

      SAMOSTOIATELNAIA JIZN, Russie, 1992, 1h07, couleur; programme n°16