Téhéran Tabou

Cannes 2017, Semaine de la Critique |
de Ali Soozandeh |
avec les voix de Arash Marandi, Elmira Rafizadeh, Alireza Bayram, etc.

A l’instar de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud («Persepolis») ou Ari Folman («Valse avec Bachir»), le réalisateur Ali Soozandeh, exilé en Allemagne depuis 1995, a trouvé dans le cinéma d’animation le moyen rêvé de parer à l’impossibilité de tourner en Iran un film sur la réalité d’un pays qui multiplie les interdits. En recourant à la rotoscopie, une technique qui consiste à dessiner les images à partir de scènes tournées avec de véritables actrices et acteurs, il brosse un portrait au vitriol de la société iranienne, sans avoir à sacrifier aux exigences que les censeurs imposent systématiquement aux films en prises de vues réelles.

A la fois si lointaines et si proches, ces images nous plongent alors dans le quotidien de Donya, Pari et Sara, trois femmes qui choisissent de se défaire de l’omnipotence du patriarcat et de la religion. A travers leurs histoires intimes (prostitution clandestine, divorce impossible et hymen reconstitué), le vernis policé de l’ordre et de la discipline se craquelle et donne matière à un récit d’émancipation aussi survolté que révolté!
Allemagne / Autriche, 2017, couleur, 1h36, programme n°216