Star Wars: L’Ascension de Skywalker

Après un huitième épisode enlisé dans une succession effrénée de combats kamikazes, J.J. Abrams clôt la troisième trilogie des étoiles sur une note mélodramatique plutôt maîtrisée. Dans le neuvième épisode, le cinéaste commence par nous annoncer la fin de l’univers étant donné les velléités funèbres d’une force obscure bien planquée sur une planète introuvable. Il nous emmène ensuite à la rencontre de la jeune combattante Rey, qui s’entraîne à la fameuse force, et des inséparables héros secondaires Poe, Finn, Chewbacca, C-3PO et compagnie.

D’une astuce scénaristique à l’autre, telle la recherche d’une pseudo carte aux trésor ou d’un émetteur, le cinéaste les balade (et nous avec) d’un combat et d’une planète à l’autre, ce qui laisse peu de place à l’existence des personnages, exception faite de Rey. L’histoire serait rédhibitoire s’il ne réussissait pas le pari de nous entraîner au cœur de l’identité de Rey et par la même de son frère spirituel Kylo Ren. Tous deux animés par le don d’ubiquité et un passé troublé, ils s’affrontent au sabre laser et se cherchent dans un balai incessant de retrouvailles et de séparations.

Au-delà du space-opera, des batailles percluses de grosses ficelles et truffées de vaisseaux spatiaux vintage, «Star Wars: L’Ascension de Skywalker» s’ingénie donc avec force mélodramatique et symphonique à rendre les émotions de Rey. Et pour les cautionner, de vieux Jedi évaporés dans la force mystique réapparaissent de-ci de-là sous la forme d’hologrammes bleutés. De quoi verser quelques larmes dans la saga!

Star Wars: The Rise of Skywalker
de J.J. Abrams
Etats-Unis, 2019, 2h22