de Nanni Moretti |
avec Nanni Moretti, Asia Argento, Silvio Orlando, Mariella Valentina, Imre Budavari, Raul Ruiz, etc.
Apicella, devenu dirigeant communiste, perd la mémoire au cours d’un accident de voiture. Grand joueur de water-polo, il se retrouve, lors d’un match important, assailli de questions sur sa propre existence. Sorti quelques mois avant la disparition du parti communiste italien, «Palombella rossa» n’est toutefois pas un film édifiant sur le militant de gauche en proie au doute. Non; il s’agit plutôt d’un film radical, d’une irrésistible drôlerie, sur l’amnésie politique d’un militant, sur la fin d’un monde, et sur notre incapacité tragique à en reconstruire un autre. A travers un huis clos unique en son genre (le match de water-polo), Moretti voulait justement que soit ici explicite la manière de faire un film: «Dans Palombella rossa, précise-t-il, Michele Apicella est à la fois un joueur de water-polo, un dirigeant communiste amnésique, mais aussi un réalisateur qui essaie de refaire les films de sa vie, en se confrontant avec un cinéma différent. Peut-être que mon personnage ne se “rappelle plus”, justement, parce que moi aussi, en tant que réalisateur, je veux changer de personnage. Alors reviennent les autres, ceux qui ont vu mes films précédents, qui viennent me rappeler, comme à Michele Apicella, ses pâtisseries, ses obsessions, sa famille.»
Italie, 1989, couleur, 1h29; programme n°59
