Ossessione

de Luchino Visconti |
avec Massimo Girotti, Clara Calamai, Juan de Landa, etc.

Au début des années quarante, Visconti et ses amis communistes de la revue «Cinema» entendent adapter une nouvelle naturaliste de Giuseppe Verga, de manière à rendre de l’Italie une image réaliste, sociale, bien différente de celle qu’en donne le cinéma italien de l’époque. La censure fasciste interdisant ce projet, Visconti reprend alors une idée que lui avait suggérée Jean Renoir: adapter le roman noir de l’écrivain américain James Cain, «Le facteur sonne toujours deux fois». De façon à tromper la censure, Luchino Visconti fait disparaître toute référence américaine dans le film, y compris le nom de l’écrivain, et transpose l’histoire dans la plaine du Pô. Gino, un vagabond, est recueilli par Bragana, le patron d’une station service; il devient l’amant de la belle épouse du garagiste, Giovanna. Ensemble, ils décident alors de tuer le vieux mari et s’échappent… Le tournage en extérieurs, l’image dramatique que donne le film de l’Italie de l’époque (chômage et misère), pousse le monteur Mario Serandrei à parler pour la première fois de cinéma «néo-réaliste». Le premier long-métrage de Visconti ouvre donc la voie à l’un des mouvements les plus importants de l’histoire du cinéma.
LES AMANTS DIABOLIQUES, Italie, 1941, noir et blanc, 2h, programme n°120

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