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Figure de proue du cinéma direct depuis les années 1970, Frederick Wiseman construit depuis près d’un demi-siècle une œuvre passionnante qui repose sur une seule et même méthode. Qu’il s’agisse d’une institution culturelle, politique ou sociale, le documentariste s’immerge sans scénario ni préparation dans l’univers qu’il souhaite raconter, afin de coller au plus près de la réalité. Accompagné de son assistante et de son chef-opérateur, Wiseman tire toutes les ficelles de ses films, du son au montage en passant par la production. Après avoir immortalisé La Comédie-Française sur pellicule, le cinéaste s’attaque à la National Gallery de Londres et s’emploie à en dévoiler toutes les coutures. Sans voix-off, il s’introduit dans les zones d’exposition, les séances du personnel ou encore l’atelier des restaurateurs pour nous proposer une visite guidée singulière et inédite.
Si le cinéaste était toujours parvenu à faire la démonstration de ce qu’il visait, que ce soit la critique d’une institution, d’une autorité ou d’un rapport de pouvoir, «National Gallery» semble plus en surface de son sujet. A travers les interprétations passionnantes des historiens et les éclats de voix des séances d’experts, le film fait toutefois figure de leçon de mise en scène au cœur même du monde de l’art, comme si Wiseman avait anticipé l’heure actuelle, où les grands peintres comme Léonard de Vinci ou Le Tintoret font de plus en plus l’objet de transmissions en direct dans les salles de cinéma…
Blaq out
