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Dans son quatorzième long-métrage, le réalisateur de «Secrets et mensonges» évoque les 25 dernières années du peintre William Turner (1775-1851). Surnommé «le peintre de la lumière», précurseur de l’impressionnisme, Turner a été à la fois un grand artiste à l’esthétique visionnaire et un homme vulnérable, excentrique, pétri de conflits intérieurs.
En toute modestie, Leigh accompagne cet homme plutôt bougon dont la présence très terrienne contraste avec l’immatérialité surnaturelle de ses toiles. Jamais il n’essaye de restituer un équivalent des flamboyances de sa peinture, se focalisant sur les actes qui ont permis à Turner d’atteindre à un tel déchaînement chromatique.
Il en va ainsi de la fameuse scène où le peintre se fait attacher en pleine tempête au sommet du mât d’un bateau, histoire d’adopter le point de vue des nuages. Le cinéaste se garde de nous montrer ce qu’il voit de là-haut, se focalisant sur son furieux désir de voir… A plus de 70 ans, Mike Leigh reste bien l’un des cinéastes anglais parmi les plus passionnants!
TF1
