Mon crime

de François Ozon
avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, etc.

Révélateur de personnages féminins complexes («Jeune et jolie»), observateur de l’identité de genre («Eté 85»), admirateur lucide de Fassbinder («Peter von Kant»), scrutateur de sombres réalités («Grâce à Dieu»), François Ozon est un cinéaste prolifique. Auteur de 22 films en 25 ans, le Français cultive également son talent pour la comédie, le whodunit et la reconstitution historique. Dans «Mon crime», le voilà qui renoue avec cette veine, dont il avait déjà su tirer toute la sève acide dans «Huit Femmes» et «Potiche»: Madeleine Verdier est une jeune actrice sans le sou. Dans le Paris des années 1930, elle se retrouve accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Avec l’aide de son amie Pauline, avocate, elle est acquittée, mais la vérité pourrait bien refaire surface… Adaptant librement une pièce vaudevillesque de 1934, Ozon se livre à une caricature de notre temps. Au-delà de la farce charmante jouée par de brillantes actrices et les stars comiques Fabrice Luchini, Dany Boon et André Dussollier, le cinéaste dissèque les faux-semblants, fait de l’égalité des sexes un ressort comique imparable et démonte le système patriarcal. Le vernis historique disparaît peu à peu, laissant place à un propos incisif.

France, 2023, couleur et noir et blanc, 1h42, programme n°255