Love Me Tender

Née à Lima, Klaudia Reynicke a grandi entre New York, Lausanne et… Moutier! Après des études d’arts visuels et d’anthropologie, elle s’est formée à l’ECAL et à la Head, avant de s’établir au Tessin et de signer son premier long-métrage en 2016, «Il nido», une fiction inspirée de l’affaire Luca, cet enfant victime d’une atroce et mystérieuse agression. Avec «Love Me Tender», présenté à Locarno, Toronto et aux Journées de Soleure, la réalisatrice livre son deuxième long-métrage tourné au Tessin, un film fort, féministe, un brin inconfortable mais si singulier!

A 32 ans, Seconda (Barbara Giordano) habite encore avec ses parents retraités. Souffrant d’agoraphobie, elle est incapable de sortir de la grande maison familiale, malgré un lourd traitement médicamenteux. Chaque jour elle enfile son justaucorps et se défoule en dansant dans sa chambre avec une énergie impressionnante. Exprimant les troubles psychologiques et relationnels de son personnage avec une puissance émotionnelle décuplée par la performance exceptionnelle de son actrice, Klaudia Reynicke dresse le portrait d’une femme victime à la fois de l’angoisse de ses parents et de l’intolérance publique. A travers sa libération, la cinéaste en fait une véritable héroïne, une femme en quête d’existence, totalement anticonformiste et si déstabilisante.

de Klaudia Reynicke
Suisse, 2019, 1h23