Les Silences du palais

| Tunisie |
20 ans de trigon-film à l’ABC | Cannes 94, Mention spéciale – Caméra d’Or
de Moufida Tlatli


Premier long-métrage réalisé par une cinéaste maghrébine, «Les Silences du palais» exorcise le destin contrarié d’une jeune chanteuse prénommée Alia qui gagne sa vie en chantant dans les mariages. A l’occasion du décès du Prince Sid’Ali, ex-Bey de Tunis (titre porté par les souverains tunisiens vassaux de la France), Alia revient dans son palais laissé à l’abandon, duquel elle s’était enfuie dix ans auparavant. Ce retour réveille tout un passé de douleur et de tristesse. Fille illégitime d’une servante engrossée par le Bey, elle a vécu toute son enfance avec les femmes du palais, confinée à la cuisine, à la merci du pouvoir des princes. Enfant privée de père, Alia trouve dans le chant et la musique l’espoir d’une nouvelle vie… Avec une émotion contenue, la cinéaste tunisienne Moufida Tlatli, ancienne monteuse de Merzak Allouache et de Nacer Khémir, prend fait et cause pour les femmes, victimes d’une société patriarcale où elles n’étaient guère que «les colonisées du colonisé»… Et aujourd’hui?
SHAMT AL KUSHUR, Tunisie / France, 1994, couleur, 2h07, programme n°148