Le Grand Alibi

Cannes 07, hors compétition |
de Pascal Bonitzer |
avec Miou-Miou, Lambert Wilson, Valeria Bruni Tedeschi, Pierre Arditi, Anne Consigny, etc.


Ancien critique aux Cahiers du cinéma, acteur et surtout scénariste prolifique, notamment pour Jacques Rivette et André Téchiné, Pascal Bonitzer est passé à la réalisation avec des comédies à l’humour plutôt noir comme «Encore» et «Rien sur Robert». Dans un registre encore plus sombre et plus dramatique, «Petites Coupures» lui a fait connaître son premier grand succès public. Après «Je pense à vous» (2006), il reprend «Le Grand Alibi», un classique du suspense adapté du «Vallon» d’Agatha Christie, dont Hitchcock lui-même avait déjà su tirer toute l’essence dans les années cinquante. Au cours d’un week-end à la campagne qui réunit dans la maison du sénateur Henri Pagès des invités aux traits pour le moins caractéristiques, Pierre Collier est assassiné. Retrouvée un revolver à la main, sa femme Claire est une coupable toute désignée: sans doute a-t-elle voulu se venger de son mari infidèle? Mais son arme n’est pas celle du crime… Pour le commandant Grange, chargé de l’enquête, chaque invité est désormais un suspect à étudier à la loupe. L’affaire devient d’autant plus complexe qu’un second meurtre vient la compléter…

Bonitzer ne s’y est pas trompé! En transposant le roman de Christie dans le monde douillet de la grande bourgeoisie française et en choisissant un panel d’actrices et d’acteurs parmi les plus prestigieux, il a su (re)trouver tout l’univers du «whodunit» (le «qui a tué?» ou film à énigme). L’intrigue y est très soigneusement construite: chaque personnage connaît un petit moment d’absence qui fait de lui un coupable possible. Parallèlement, les bons mots inconscients et les relations inavouables accordent à chacun un mobile convenable. Comme le veut la tradition, dans ce genre de puzzle criminel, l’assassin n’est pas celui que l’on croit, amoralisme oblige!
France, 2007, couleur, 1h53, programme n°150