Le Gamin au vélo

Cannes 2011, en compétition
de Jean-Pierre et Luc Dardenne |
avec Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier, etc.

En 1996, les réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne s’attirent les faveurs de la critique internationale avec «La Promesse» qui raconte la prise de conscience d’un fils confronté à la monstruosité de son père actif dans le trafic d’immigrés clandestins. «Palmés d’or» avec «Rosetta» (1996) et «L’Enfant» (2005), les frères Dardenne ont fait de la relation filiale l’un de leurs thèmes de prédilection, la situant à l’origine de la désolation qui frappe notre paysage social et affectif. Leur huitième long-métrage, «Le Gamin au vélo», approfondit encore cette thématique même s’il procède d’une douceur plutôt inédite de la part des auteurs du «Fils» (2002). A bientôt douze ans, Cyril (Thomas Doret) cherche à tout prix à retrouver son père (Jérémie Renier) qui l’a autrefois placé dans un foyer pour enfants. Par hasard, il fait la connaissance de Samantha (Cécile de France), patronne d’un salon de coiffure. Cette dernière accepte de l’accueillir chez elle pendant les week-ends. A son contact, le gosse commence à apaiser la colère qui bout continuellement en lui… Matérialistes dans l’âme, les Dardenne ne se lassent pas de capter la réalité à l’état brut, s’efforçant de ne jamais céder au désir du spectateur qui voudrait que «tout s’arrange». Très loin d’un faux humanisme compassionnel ou angélique, les deux frangins cinéastes se refusent à trancher, à dispenser une quelconque leçon édifiante, à étancher notre inextinguible soif de consolation par film interposé.
France, 2011, couleur, 1h27, programme n°169