La Rançon de la gloire

Venise 2014, en compétition
de Xavier Beauvois
avec Benoît Poelvoorde, Roschdy Zem, Chiara Matroianni, etc.

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Xavier Beauvois poursuit une carrière passionnante, faite de rencontres avec des auteurs de renom, comme Manoel de Oliveira et André Téchiné. Acteur par intermittence pour Philippe Garrel ou Benoît Jacquot, il s’est fait connaître comme réalisateur avec «Le Petit Lieutenant» (2004), son quatrième long-métrage, qui décrivait la routine d’un commissariat parisien avec une grande précision documentaire, avant de recevoir le Grand Prix à Cannes en 2010 pour «Des hommes et des dieux», l’histoire tragique des moines trappistes de Tibhirine.

Avec «La Rançon de la gloire», le cinéaste réussit un nouveau coup de maître tiré d’un fait-divers étonnant, celui de l’enlèvement contre rançon du cadavre de Charlie Chaplin au cimetière de Vevey… Tout juste sorti de prison, Eddy (Benoît Poelvoorde) est hébergé par son ami Osman (Roschdy Zem) dans le taudis qui lui sert de logis. Apprenant la mort de Chaplin, Eddy propose à Osman de dérober son cercueil pour le revendre à sa famille…

Filmant ses personnages sans le sou dans les lieux où s’est véritablement déroulé ce kidnapping peu ordinaire, mêlant l’iconographie chaplinesque à sa propre sensibilité pour les démunis, se servant à merveille de la musique de Michel Legrand, Xavier Beauvois confère à son récit une dimension à la fois burlesque et mélodramatique. En résulte un hommage passionné et cinéphile aux laissés-pour-compte et au septième art, comme si, de là-haut, Chaplin mettait une fois encore en scène l’affrontement des miséreux sans travail et des riches qui n’ont pas besoin de travailler.

France, 2014, couleur, 1h54, programme n°194