La Paloma

de Daniel Schmid |
avec Ingrid Caven, Peter Kern, Peter Chatel, Bulle Ogier, etc.


Né en 1941, le cinéaste suisse Daniel Schmid tourne à 33 ans La Paloma, un chef-d’œuvre d’étrangeté qui tranche de manière radicale sur la production d’un «nouveau» cinéma suisse épris de réalisme. Chanteuse dans un cabaret de luxe, Viola Schlump (Ingrid Caven), surnommée «La Paloma», reçoit chaque soir un bouquet de roses jaunes du Comte Isidor Palewski (Peter Kern). Elle refuse toutes ses avances. Atteinte de phtisie, Viola se persuade un jour qu’elle n’a plus que quelques mois à vivre; elle accepte alors de suivre son admirateur qui lui fait suivre un traitement médical; guérie, elle se laisse épouser par le Comte, car elle se considère comme «morte»… De cet argument, Schmid tire un «chant du désir et de la mort», une «machine à faire rêver» (Freddy Buache), dont la surcharge esthétique atteint à une puissance du faux bouleversante — comme une ultime protestation adressée à un cinéma redevenu trop réaliste pour être honnête.
Suisse / France, 1974, couleur, 1h50; programme n°68