La La Land

Jeudi 4 juin à 20h55 sur RTS2

A Los Angeles, une serveuse apprentie comédienne court en vain les castings, tandis qu’un jeune pianiste rêve d’ouvrir son propre club de jazz, histoire de jouer la musique qu’il aime. Démarrée sur une autoroute, dont les usagers bloqués dans un embouteillage s’échappent par la danse, leur romance acidulée va virevolter durant plus de deux heures littéralement enchanteresses. Si les numéros dansants des deux protagonistes semblent volontairement approximatifs, leur maladresse se révèle profondément touchante et génère un sentiment d’intense jubilation, dont on avait perdu le goût à Hollywood, comme si les rouages merveilleux de l’Usine à rêves avaient été remis en marche le temps d’un film.

De toute évidence, l’auteur du formidable «Whiplash» (2014) ne veut en aucun cas duper le spectateur en lui faisant croire à un retour possible de l’âge d’or hollywoodien. Truffé d’hommages cinéphiles aux grands classiques de la comédie musicale, le troisième long-métrage du jeune prodige américain Damien Chazelle ne prétend pas à l’imitation parfaite du genre. Un geste ou une intonation suffisent à créer l’étincelle et reconstituer un monde des plus féeriques… Après s’être essayé au biopic de façon réussie avec «First Man» (2018), Damien Chazelle effectue sa première incursion dans le domaine de la mini-série: chronique en huit épisodes d’un club de jazz parisien, «The Eddy» (2020) lui permet de poursuivre dans la constitution d’une filmographie très intimement liée à la musique.

de Damien Chazelle
Etats-Unis, 2017, 2h08