Hana-bi

de Takeshi Kitano |
avec Takeshi Kitano, Kayoto Kishimoto, Ren Osugi,, etc.


Les films à nuls autres pareils de Takeshi Kitano font que l’on ne désespère plus de l’avenir d’un certain cinéma japonais indépendant. Né en 1947, faisant d’abord profession d’acteur de «manzai» (comique verbal), Kitano devient rapidement une star de la télévision où il anime plusieurs émissions satiriques. Remarqué par Oshima, il est engagé par ce dernier pour jouer le rôle du sergent Hara dans «Furyo» (1983). Kitano passe un peu par hasard à la mise en scène en remplaçant au pied levé un réalisateur sur le tournage de «Violent Cop» (1989). Acteur principal de la plupart de ses films, Kitano élabore un style très personnel, un comprimé détonnant de violence et de mélancolie insondable qui trouve un premier aboutissement dans le magnifique Sonatine (1993) où des yakuzas désorientés par une attente qui s’éternise retrouvent un peu de leur esprit d’enfance. Avec «Hana-Bi» (Feux d’artifice), son dernier film en date et Lion d’or au Festival de Venise 1997, Kitano atteint au sublime. Croisement entre Buster Keaton et Clint Eastwood (comme l’écrit Nicolas Saada des Cahiers du cinéma), son personnage fait passer le sentiment incomparable du «jamais vu»… Flic usé, Nishi a une femme atteinte d’une maladie incurable et voit l’un de ses collègues cloué sur une chaise roulante jusqu’à la fin de ses jours, suite à l’agression de yakuzas agissant en toute impunité. Réagissant de manière surprenante, Nishi cambriole une banque puis quitte la ville avec sa femme et son collègue paraplégique qui s’est mis à dessiner… Commence alors un drôle de voyage, entre peinture, feux d’artifices et règlement de comptes, et qui entraîne peu à peu le spectateur au comble de l’émotion.
HANA-BI, Japon, 1997, couleur, 1h53; programme n°61