Faut que ça danse

de Noémie Lvovsky
avec Jean-Pierre Marielle, Valeria Bruni-Tedeschi, Sabine Azéma, Bulle Ogier, etc.


Née en 1964, Noémie Lvovsky est l’une des plus talentueuses représentantes de cette nouvelle vague au féminin qui, depuis quelques années, déferle tranquillement sur la France. Lvovsky s’est fait un nom en participant à l’écriture des deux premiers films d’ Arnaud Desplechin, «La Vie des morts» (1989) et «La Sentinelle» (1992). Elle tourne «Oublie-moi» l’année suivante, un premier long-métrage très remarqué avec une Valeria Bruni-Tedeschi parfaite dans son rôle de fille borderline égocentrique. Transposition réussie d’un téléfilm produit par Arte, «La Vie ne me fait pas peur» (1999) colle au plus près de l’énergie furieuse déployée par ses jeunes interprètes, quatre adolescentes inouïes de vitalité! Dans «Les Sentiments» (2004), Lvovsky décrit avec une sérénité très subversive l’adultère comme une deuxième chance «pour tout le monde», y compris pour celles et ceux qui (se) sont trompés…

Le personnage principal de «Faut que ça danse» se nomme Salomon Bellinski (Jean-Pierre Marielle). Avec une superbe magnifique, il se refuse catégoriquement à endosser les clichés sur la vieillesse imposés par notre société. Admirateur de Fred Astaire, l’octogénaire veut à tout prix jouir de chaque instant, cherchant notamment une ou des compagnes (bien plus jeunes) pour remplacer sa femme (Bulle Ogier) dont il s’est séparé. Même si ce comportement égocentrique l’agace parfois prodigieusement, sa fille (Valeria Bruni-Tedeschi) est en admiration devant ce père «indigne». C’est qu’elle connaît le secret de cette vitalité désespérée, enfoui quelque part du côté d’Auschwitz… Légère en apparence, la comédie humaine de Lvovsky prend soudain une dimension écrasante, mais la réponse que la cinéaste donne à la question très incorrecte qui court en filigrane de son film (faut-il perpétuer l’espèce?) sera, au final, catégorique et joyeuse!
France, 2008, couleur, 1h40, programme n°149