El Clan

Venise 2015, Lion d’argent |
de Pablo Trapero
avec Guillermo Francella, Peter Lanzani, Stefanía Koessl, etc.

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Figure de proue de la nouvelle génération de cinéastes argentins, enfants sous la dictature militaire de 1976 à 1983, Pablo Trapero poursuit une œuvre poignante qui reflète les réalités troubles de son pays. Après «Carancho», un thriller nocturne sur les bénéfices juteux liés aux accidents de la route, et «Elefante Blanco», une violente plongée dans un bidonville de Buenos Aires, le réalisateur dénonce la corruption et les criminels dans un thriller nocturne, où l’amour et la mort semblent être les seuls antidotes. Au début des années quatre-vingts, Arquímedes Puccio, membre de la police secrète, dirige des opérations de kidnapping pour le compte de hauts fonctionnaires. Afin d’enlever, rançonner et faire disparaître des «ennemis de la patrie» sans éveiller les soupçons, il implique sa famille dans ses crimes. Star nationale de rugby, son fils aîné Alejandro, protégé par sa popularité, lui permet de poursuivre ses opérations tandis que le pouvoir totalitaire commence à vaciller…

Inspiré de la terrible et véritable histoire du clan Puccio, le neuvième long-métrage de Pablo Trapero se révèle pourtant moins macabre qu’il n’en a l’air. Suivant le quotidien de cette famille conflictuelle qui vit dans le déni des kidnappés planqués dans la cave, le cinéaste berce son film de moments de joie ambigus, créant l’équilibre entre thriller sombre et portrait familial. Partant, il appose par petites touches les indices d’une famille traumatisée et aliénée par un patriarche… Une métaphore de la dictature argentine?
Argentine, 2015, couleur, 1h48, programme n°202 – 03

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