El Bonaerense

| Argentine |
Cannes 02, Semaine de la critique
de Pablo Trabero


On ne sait pas encore vraiment pourquoi, mais, à partir des années 1990, des centaines, puis des milliers de jeunes Argentins se sont inscrits dans les écoles de cinéma. Pablo Trapero a été l’un de ceux-là. Ce dernier a rapidement confirmé son grand talent avec «Mondo grúa» (1999). Trois ans plus tard, Trapero réussit haut la main l’épreuve redoutée du second long-métrage: «El Bonaerense» est une incroyable tragédie sans dieu ni gloire, dont le protagoniste est voué à un destin d’amertume…

Après avoir trempé dans un larcin minable, Zapa (Jorge Román) doit quitter sa bourgade pour entrer dans la police de l’Etat de Buenos Aires (appelée «la bonaerensa») grâce à un oncle qui y a ses entrées. Ce jeune homme naïf se plie en silence à un état de servitude volontaire qui constitue sa seule chance de survie. Affecté dans un commissariat de banlieue où règne une corruption généralisée héritée des dictatures, le bleu s’adapte en quelques mois à sa nouvelle condition, jouant le jeu d’un corps professionnel gangrené jusqu’à l’os. Entre autres séquences mémorables, on se souviendra longtemps d’une fête de Noël qui fait vraiment froid dans le dos.
Argentine / Chili / France / Pays-Bas, 2002, couleur, 1h45, programme n°141