Drive

Cannes 2011, Prix de la Mise en scène | Toronto 2011, Prix de la Critique internationale |
de Nicolas Winding Refn |
avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, etc.

Un beau jeune homme à gueule d’ange (Ryan Gosling) met à profit sa conduite virtuose pour mettre à l’abri de la police quelques malfrats, une fois leur hold-up perpétré. D’un sang-froid à toute épreuve, sans état d’âme, il n’a jamais failli! Avec un sens du découpage suffocant, Winding Refn met en scène ces délits de fuite répétés, en faisant de son protagoniste une machine à conduire parfaite, indissociable de son véhicule. Tout roule, est-on tenté d’écrire, jusqu’au jour où le pilote a la faiblesse de venir en aide au mari de sa jolie voisine, fraîchement sorti de prison et contraint par la mafia de faire un dernier coup! Piégé, trahi, le héros laisse alors éclater une violence que sa maîtrise ne laissait en rien supposer, une violence littéralement terrifiante et inéluctable, qui va réduire à néant le fantasme amoureux que l’on pouvait lui prêter. Thriller inouï tourné dans l’arrière-cour hollywoodienne du cinéma de genre, le septième long-métrage du réalisateur de «Inside Job» et «Walhalla Rising» tient du chef-d’œuvre inconfortable qui déjoue sans cesse nos attentes. Rendu de façon volontairement hyperréaliste, le comportement soudain et pour le moins emporté du protagoniste de «Drive» sape les fondements de la représentation cinématographique, basés sur le contrat de vraisemblance passé avec le spectateur (je sais bien que ce n’est pas vrai, mais je veux y croire). Indispensable!
Etats-Unis, 2011, couleur, 1h40, programme n°171