Dracula

de Francis Ford Coppola
avec Gary Oldman, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves, Richard E. Grant, Cary Elwes, etc..

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Auparavant, Coppola n’avait jamais abordé le «film à costume». Il passe à l’acte en 1993 en transposant à l’écran le roman de Bram Stoker, publié en 1897, et dont il existe près de 6000 adaptations cinématographiques. Pourquoi cette énième version? C’est que, à ses yeux, le mythe du vampire suceur de sang traduit parfaitement le paradoxe présidant à l’art du cinéma. Du point de vue narratif, Coppola reste fidèle au roman d’origine: Harker, jeune commis d’affaire, quitte Londres et sa fiancée pour la Roumanie, chargé de négocier avec un certain comte Dracula, mystérieusement intéressé à acheter du terrain à Londres… Formellement, le film de Coppola est une somme des meilleures adaptations du roman, du «Nosferatu» de Murnau (1922) au «Dracula» de Terence Fisher (1958) en passant par celui de Tod Browning (1931). Mais ce qu’il veut surtout affirmer par ces références, c’est que le vampire ultime n’est pas Dracula mais le cinéma lui-même, qui se nourrit sans cesse d’un monde déjà créé (littérature, technologie, faits divers) afin d’assurer sa propre vitalité.
BRAM STOKER’S DRACULA, Etats-Unis, 1992, couleur, 2h20, programme n°65