Dracula

de Francis Ford Coppola |
avec Gary Oldman, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves, Richard E. Grant, etc.


Coppola n’avait, jusqu’alors, jamais abordé le film à «costume». Pourquoi, soudain, décide-t-il de transposer à l’écran (fidèlement, prétend-t-il) le roman de Bram Stoker, publié en 1897, et dont il existe paraît-il pas moins de 6000 adaptations cinématographique? A l’entendre, Coppola estime que le mythe du vampire suceur de sang est le symbole le plus parfait du cinéma dans son ensemble. D’un point de vue narratif, Coppola respecte le roman: Harker (Keanu Reeves), jeune commis d’affaire, quitte Londre et sa fiancée (Winona Ryder) pour la Roumanie, chargé de conclure une affaire immobilière avec un certain comte Dracula (Gary Oldman), mystérieusement intéressé à acheter du terrain à Londres… Formellement, le film de Coppola est une somme des meilleures adaptations du roman, du Nosferatu de Murnau (1922) au Dracula de Terence Fisher (1958) en passant par celui de Tod Browning (1931). Mais ce qu’il semble affirmer, surtout, par ces références, c’est que le vampire ultime n’est pas Dracula mais le cinéma lui-même, qui se nourrit sans cesse d’un monde déjà créé (littérature, technologie, faits-divers) afin d’assurer sa propre vitalité.
BRAM STOKER’S DRACULA, Etats-Unis, 1992, 2h10, couleur; programme n°47